Un « citoyen d'honneur » de la ville de Paris et le déshonneur !

Ainsi, dans texte pour Salah où il est seulement demandé d’intervenir une nouvelle fois auprès du président israélien pour demander un aménagement de la peine, on peut lire « condamné à 7 ans d'emprisonnement par le tribunal militaire de Judée, il n'a pas fait appel du jugement de première instance ». Faux, il n’existe pas de procédure d’appel dans les tribunaux militaires israéliens. Salah ne peut pas faire appel.
C’est sur le non-respect des conventions internationales, notamment la convention de Genève, que le Conseil de Paris appuie sa décision de faire citoyen d'honneur le franco-israélien. Vouloir le respect du Droit international, agir pour le promouvoir, est une bonne chose. Mais alors pourquoi n’avoir pas fait de même pour Salah ? Dans le vœu à minima pour Salah il n’est nullement fait mention que les conventions internationales et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sont violées par Israël à son encontre.
Dans ce même vœu adopté par le Conseil de Paris on lit également : « il a reconnu avoir été membre d'une organisation non autorisée liée au Front populaire de libération de la Palestine et avoir eut l’intention d'assassiner Yossef Ovadia ». Ici encore le mensonge est grossier et insultant. Salah n’a pas reconnu ces points pour lesquels l’accusation n’a pas trouvé le moindre élément de preuve. Salah à été contrait d’accepter une formulation établie par le procureur du tribunal militaire. Si Salah n’avait pas accepté cette formulation, sa peine aurait été beaucoup plus lourde.
Ce qui est inacceptable c’est de voire un Conseil de Paris, institution démocratique, reprendre la phraséologie d’un tribunal militaire national. En effet, jamais dans l’histoire contemporaine les tribunaux militaires nationaux n’ont pris de décisions différentes que celles requises par l’accusation. C’est-à-dire que la défense n’est jamais entendue et que ces tribunaux, généralement utilisé en période de guerre, sont des outils du pouvoir politique pour réprimer*.
Les élus municipaux en adoptant ces vœux, et contrairement aux propos de Pierre Schapira, adjoint PS aux relations internationales, mettent en oeuvre une politique de la Ville déséquilibrée, un politique du deux poids, deux mesures. Pour Gilad Shalit et pour Salah Hamouri, la situation est difficile, pour ces deux hommes, leur situation résulte d’une situation de guerre, pour ces deux compatriotes, les conventions internationales ne sont pas respectées.
La décision du Conseil de Paris de faire de Gilad Shalit citoyen d’honneur de la ville est peut-être respectable, mais en refusant d’adopter la même mesure pour Salah Hamouri et surtout en reprenant à son compte les propos mensongers d'un tribunal militaire israélien, il se couvre de déshonneur. Les droits de l’Homme pour Salah Hamouri sont bafoués, faites le savoir au Maire Paris.
Pour rétablir la vérité par un rappel des faits, Jean-Claude Lefort, Député Honoraire, avait dès le 22 octobre 2008 rédigé une notre de mise au point (cliquez pour acceder à celle-ci).
* En France, le plus célèbre est certainement le Général De Gaulle condamné à mort par un Tribunal Militaire. Une première fois jugé le 4 juillet 1940 par le tribunal militaire de Saint-Laurens, il est condamné à quatre ans d'emprisonnement. Peine trop clémente selon le maréchal Pétain qui engage de nouvelles poursuites qui conduiront le 2 août à la condamnation à mort du Général De Gaulle et à sa dégradation militaire.
A propos de la libération de prisonniers Palestiniens, lire la lettre de J.C. Lefort publiée ce jour
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